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La seule production 0 carbone en France

Madame de ses Vignes

13 Avril 2017

Rencontre avec une vigneronne pas comme les autres !

Magalie, alias Madame de ses Vignes, est une productrice pionnière installée dans la région du Languedoc. Son but est de produire du vin sans aucune émission carbone. Nous l’avons interrogée pour en savoir plus sur cette démarche novatrice.

Comment êtes-vous rentrée dans le monde du vin ?

Je suis fille, petite-fille, arrière-petite fille de vigneron, on peut même dire que je suis née dans les vignes ! J’ai décidé de m’installer sur les Terrasses du Larzac car je suis convaincue que le terroir permet de produire des vins de très grande qualité.

Qu’est-ce qui vous a poussé à produire sans émission de carbone ?

Il y a eu deux choses qui m’ont poussée à partir dans cette démarche. La première découle de mes études. J’ai fait deux BTS, un technico-commercial dans les vins et spiritueux et un en viticulture-oenologie. Lors du deuxième, j’ai fait ma thèse sur l’émission carbone, et je me suis rendue compte qu’en 5 ans, avec les outils classiques, un viticulteur émettait 10 tonnes de CO2, tandis qu’avec d’autres méthodes il était possible de réduire considérablement cet impact. J’ai tout de suite vu qu’il y avait un problème et qu’il fallait réagir.

Ensuite il y a eu le côté financier. Au vu de la situation de mes vignes, toutes au même endroit, sur une petite parcelle, et de mon manque de moyen, j’ai dû faire autrement. Je me suis donc tournée vers des outils électriques utilisés par les professionnels pour l'entretien d’espaces verts bien moins coûteux que les outils traditionnels, et cela fonctionne très bien. Aujourd’hui, sur 5 ans j’émets 60 kg de carbone, soit près de 17 fois moins qu’avec les méthodes classiques !

Comment travaillez-vous vos vignes ?

J’ai une batterie unique que je porte sur mon dos et que j’utilise pour tous mes outils. Cette méthode a d’autres avantages, comme celui d’être toujours au plus près de ses vignes. De cette façon, on peut s’apercevoir tout de suite lorsque la vigne est malade, et on peut réagir très rapidement. Je travaille mes vignes comme un grand jardin, de manière très minutieuse.

Quels sont vos projets pour votre vignoble ?

Je compte aller plus loin dans ma démarche. Je suis en train de construire une recharge de batterie sur place qui utilisera les énergies éolienne et photovoltaïque. De cette manière, je serai autonome et sans aucune émission carbone. Cela sera finalisé dans quelques mois. Toujours dans cette optique, je suis également en conversion biologique depuis peu.

Est-ce que cette manière de travailler a un impact sur le goût du vin ?

On peut dire que oui, mais dans le bon sens, puisque je n’utilise aucun pesticide. L’absence de tracteur évite également le rejet de fumée sur les vignes, qui est une source de pollution que l’on ne doit pas négliger ! Pour moi, cela devrait être une clause dans le cahier des charges pour la conversion en agriculture biologique. Bien sûr, il existe des tracteurs électriques, mais ils sont beaucoup trop chers, car beaucoup trop sophistiqués pour le besoin réel.