La Peira

En 2004, Rob Dougan, compositeur renommé se lance un pari audacieux : fonder un domaine viticole d’exception au cœur des Terrasses du Larzac. Cet artiste, étranger au monde du vin, s’établit dans l’Hérault (sa femme, Karine, est née à Montpellier) pour révéler le potentiel d’un terroir encore méconnu. En quelques années à peine, La Pèira s’impose comme un véritable grand cru du Languedoc – de nombreux observateurs le considèrent même comme « le domaine le plus excitant du Languedoc » selon Robert Parker, et Jeb Dunnuck (Wine Advocate) le classe « sans doute parmi les meilleurs domaines de toute la France ». Un tel engouement critique, rarement vu pour une jeune propriété, témoigne de la vision du fondateur. Le nom La Pèira (qui signifie « la pierre » en occitan) exprime à la fois l’identité du lieu et des vins qui en sont issus – des vins profonds, enracinés dans leur terroir, et marqués par la puissance tranquille de la pierre. Il provient également d’un proverbe de maçon occitan : « plaçar una pèira en damaisèla » – littéralement, placer une pierre en demoiselle (avec sa plus belle face à l’extérieur) – qui incarne la volonté du domaine d’extraire de la nature la quintessence de ce qu’elle peut offrir. Terroir et Vignoble. La Pèira s’étend sur environ 15 hectares entre les communes de Jonquières et Saint-André-de-Sangonis (secteur de Sainte-Brigite), au pied du plateau du Larzac. Les vignes, accrochées sur d’anciennes terrasses alluviales, plongent leurs racines dans des sols de graves argilo-calcaires du Quaternaire. La proximité du Causse du Larzac, qui culmine à près de 800 mètres, tempère le climat méditerranéen : l’écart de température entre le jour et la nuit – avec des nuits particulièrement fraîches – prolonge les maturations et préserve l’élégance et la fraîcheur des vins. Ce microclimat, allié à la géologie complexe des Terrasses du Larzac (mosaïque de calcaires, argiles, sables et dépôts volcaniques), forge un terroir unique. La Pèira cultive un large éventail de cépages adaptés à ce terroir d’altitude : Syrah, Grenache, Mourvèdre, Cinsault et Carignan pour les rouges, ainsi que Viognier, Roussanne, Marsanne, Grenache blanc et Clairette blanche pour les parcelles en blanc. Les vignes – dont certaines sont âgées et à faible rendement – sont travaillées de façon artisanale : labours modérés, pas d’intrants superflus, vendanges manuelles et tri méticuleux des grappes. La philosophie de vinification vise à magnifier le fruit et le lieu d’origine plutôt qu’à les transformer : fermentations parcellaires soignées, élevages mesurés (en cuve ou fûts de chêne français) et assemblages précis. Cette approche respectueuse permet de saisir l’âme du terroir dans chaque bouteille, tout en dotant les vins d’un équilibre et d’une profondeur remarquables. Benoît Dreyer vient d’une longue et ininterrompue lignée de vignerons familiaux en Alsace, remontant au XVIe siècle. Cependant, dans un parcours autrefois considéré comme extraordinaire, mais maintenant moins rare, il a également exploré le monde du vin, avec des expériences allant d’Angélus à Saint-Émilion à Artadi en Rioja, et des voyages aussi loin que Mendoza et McLaren Vale, jusqu’à Aragón en Espagne et Sonoma en Californie.