Être tonnelier c'est ...

Simon Grelier, Directeur Général de la tonnellerie Berger & Fils, est un homme passionné par les métiers du vin et du bois. Cette entreprise s’inscrit dans le patrimoine viticole médocain. Collaborant avec les plus grands châteaux de la région, sa réputation est à la hauteur de l autour du vin a qualité de ses barriques.

Comment avez-vous découvert la tonnellerie ?

Simon : J’ai grandi dans le milieu du vin et c’est un secteur pour lequel j’ai toujours eu une passion. Avant d’être chez Berger & Fils, j’ai eu la chance de découvrir différents métiers du vin. Je suis parti en Amérique du Sud pour découvrir les méthodes de vinification puis je suis revenu en France pour m’orienter vers les activités agricoles/viticoles. Enfin je me suis occupé d’une entreprise spécialisée dans les liens qui existent entre le bois et le vin avant d’arriver logiquement dans la tonnellerie.

Comment travaillez-vous avec les producteurs ?

Nous collaborons main dans la main avec les vignerons. Nous nous rencontrons plusieurs fois par an pour goûter, régler et ajuster ce qui ne fonctionne pas sur leurs cuvées précédentes. Nous sommes en contact en permanence. Un vigneron a une idée bien précise du vin qu’il cherche à produire. C’est à travers les qualités du vin qu’ils cherchent à créer que nous ajusterons les spécificités du tonneau (la chauffe du tonneau en grande partie). L’élevage du vin en barrique est un travail qui évolue sur le temps. Nos barriques doivent être à la hauteur des vins que les châteaux cherchent à produire.

Quelle est l’influence du bois de la barrique sur le vin ?

Il faut comprendre que le vin contenu dans une barrique va évoluer avec le bois en fonction de ses spécificités propres. Un merlot est plus sensible à la chauffe de la barrique qu’un cabernet par exemple. Chaque cépage se forge sa propre structure à travers ce qu’il va tirer du bois de la barrique. C’est en ça que le travail de tonnelier est à la fois aussi varié que précis dans sa réalisation.

Quelles sont les trois qualités majeures d’un tonnelier ?

Je n’ai pas envie de vous donner de réponse banale mais je suis convaincu qu’un tonnelier doit avant tout aimer son métier. La création d’un tonneau rassemble plusieurs étapes. La sélection des planches maturées (les merrains) à transformer en douelles (planches composant le tonneaux), la création des fonds (couvercle à l’extrémité du tonneau), la sélection de chaque douelle pour la structure du tonneau, le choix du degré de chauffe … Comme dans chaque métier, le tonnelier doit être passionné par ce qu’il fait pour être à la pointe de son art. Comme deuxième qualité, je pense qu’il faut être à l’écoute de son équipe. Une tonnellerie artisanale comme la nôtre, rassemble une personne par processus de création. Il faut conjuguer autant l’art de tonnelier que le travail d’équipe. Pour terminer, je pense qu’il est majeur pour le tonnelier de maîtriser chacune des étapes dont je vous parlais plus haut. De cette manière, chaque membre connaît tous les rouages de chaque processus, ses spécificités comme ses complexités.

Quel est votre rapport au vin ?

J’ai un rapport très ancien au vin. Je suis né un jour de vendanges et depuis je n’ai jamais quitté le milieu. Mon grand-père était viticulteur et j’étais présent à chacune des vendanges, autant dans les vignes que dans les chais… J’ai ensuite associé cette passion à mon métier. Je déguste très souvent des vins afin de mieux comprendre les attentes des personnes avec qui je travaille au quotidien. J’aime prendre le temps de partir à l’aventure vers de nouvelles productions. J’aime déguster et découvrir de nouvelles choses.

Quel a été votre dernier vin coup de coeur ?

Je reviens tout juste du Chili et j’ai eu la chance de goûter un pinot noir qui m’a vraiment surpris. Amayna, un vin que je recommande à tous vos twileurs ! Je pars après-demain en Australie pour le travail et je suis persuadé que je vais découvrir de nouvelles pépites.