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Pierre Gaillard, un vigneron entier

La famille avant tout !

22 Septembre 2017

Décrivez vos vins en 3 mots :

Charnus, purs et complets !

Que pensez-vous du millésime 2016 ?

Un millésime assez classique pour nos domaines du sud, avec une belle expression de fruit et de belles matières. Un millésime très exceptionnel dans le nord, qui aurait pu tourner à la catastrophe ! Le climat a favorisé la pression de la maladie et il fallait être vigilant. La belle récolte volumineuse  aurait pu être totalement détruite par une fin d’été pluvieuse... Mais l’arrière-saison a été parfaite, le vent léger a assaini le milieu et permis d’obtenir de belles maturités, sans maladie ni pourriture. Cela donne des vins de pleins fruits, très immédiats, avec de belles matières bien rondes.

Quel a été votre dernier vin coup de coeur ?

Chez moi, Asiaticus 2015 (Vin de Pays du terroir de Seyssuel, au nord de Côte Rôtie ; terroir que j’ai découvert et mis en valeur avec mes collègue des Vins de Vienne, Yves Cuilleron et François Villard). Ce vin commence à montrer toute la plénitude de son terroir. Chez les autres, je suis toujours séduit par les Chambolles Musigny d’une manière générale ! J’y suis fidèle. Mais récement je me suis fait très plaisir avec un joli vin très fruité de l’Aveyron !

Quel est votre plus beau souvenir de vigneron ?

J’en ai beaucoup, et j’espère m’en fabriquer encore beaucoup d’autres ! Mais s’il ne fallait en choisir qu'un seul, je dirai le baptême de ma fille aînée, Jeanne, où l'on a bu nos premières bouteilles de Saint Joseph Clos de Cuminaille 1983 (premier millésime) avec ma famille et mes amis. Et c'est après 3 ans de labeur sur cette parcelle, sans rien y produire, en 1983, que nous produisions notre premier millésime ! Quel grand moment quand nous l'avons dégusté en l'honneur de Jeanne !

Pour qui faites-vous votre vin ?

Pour moi ! Je cherche à faire les vins qui me plaisent, je ne souhaite pas répondre à une dynamique de marché ou sous l’influence de quelqu’un. Mais, je suis le plus heureux quand je rencontre d’autres amateurs et qu’on peut échanger autour de ce que l’on déguste !

Quels sont les prochains défis du domaine ?

L’intégration et l’installation de mes 3 enfants sur les domaines ! Ils ont tous choisi de nous suivre dans nos aventures, chacun avec leur style, leur goût et leurs envies.

Auriez-vous une anecdote sur le domaine ?

J’aurai pu acheter la parcelle de La Turque ! (cuvée d’exception de la maison Guigal en Côte Rôtie). Alors que j’avais décidé de devenir vigneron, pour démarrer, j’ai commencé par travailler comme chef de culture pour le domaine Vidal Fleury (avant qu’il ne soit racheté par la maison Guigal). A l’époque, nous avions des droits de plantation et j’avais suggéré à mon patron de planter ce beau coteau de Côte-Rôtie. Mon patron voulait, lui, planter des parcelles plus à plat. À force d’insister, il finit par me proposer de l’acheter puisque je voulais tellement la planter ! Il me l’a proposée pour 3500francs (environ 530€) à l’époque… Mais je n’avais pas cette somme et j’ai dû décliner la proposition… Nous avons quand même planté la parcelle l’année suivante ! Et moi j’ai fini par m’installer en plantant le Clos de Cuminaille à Saint Joseph ! Je ne suis pas déçu !

En quoi vos vins se différencient-ils (ou non) des autres productions de la région ?

D’un bout à l’autre de la production, j’exprime mon propre style et ma propre sensibilité. Nous faisons un très gros travail au vignoble pour maîtriser les terroirs et les spécificités de chaque parcelle, que nous essayons de révéler en vinification et de ne pas masquer par l’élevage. J’essaye vraiment de donner un style et du caractère à chaque cuvée depuis nos vins de pays jusqu’à nos Côte Rôtie !

 

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